mardi 10 août 2004

Semaine Fédérale de Cernay

Lundi 9 août 2004 - 5 h 15

" Cocorico, Cocorico ! " : les réveils modernes ont beau faire " cocorico ", ce progrès ne rend pas le réveil plus aisé. Après une nuit passée à même le sol, j'enroule méticuleusement mon duvet en secouant la poussière de terre battue, et le cale dans une des deux sacoches de ma bicyclette. Vélo en main, je sors du spacieux auvent de tente qu'un ami breton m'a généreusement prêté pour la nuit. Pas de vent, mais l'air est frais. A l'Est, une lueur diffuse fait apparaître un ciel dégagé ; c'est bon signe. Tant bien que mal, Stéphanie sort de sa tente. Nous la démontons et, avant de la plier, nous partageons un ultime petit déjeuner dessus. Les étoiles s'éteignent progressivement. C'est déjà l'heure du grand départ. Après 20 jours passés ensemble, grâce au Trait d'union puis à la Semaine Fédérale, nous nous séparons inéluctablement. L'année dernière à Aurillac quand nous avions subi le même genre de scène, un grand sage marseillais a déclaré : " La distance éteint les flammes d'un amour fragile et attise celles d'un grand amour ". Ben voila, un an après Stéphanie repart en Bretagne (en voiture) et…
Bref, cher lecteur, si tu le veux bien, je vais enfin monter sur mon vélo, et te faire grâce de ma vie sentimentale. Je vais donc te raconter mon voyage de retour dans la Drôme, qui, si tout se passe bien, devrait se faire en 2 jours. 6 h 10, le soleil pointe timidement le bout du nez. Je quitte le camping fédéral. Mon porte-cartes est bien rempli (neuf photocopies de cartes A4) : la route sera longue. J'adapte une allure tranquille. Coup d'œil sur le compteur ; ô joie de la technologie, il est en panne ! Ce fainéant n'indique plus que le kilométrage instantané. Jurons en tous genres et divers coups de poing ne parviennent pas à le réparer.
Ce n'est pas sans une certaine émotion que je traverse une dernière fois Cernay. Cap plein Sud, je quitte cette ville avec un vélo peu chargé. Cependant une tonne de bons souvenirs se bouscule déjà dans mon esprit. Quel bonheur ! Oui, quel bonheur de se remémorer un à un les bons moments vécus ici ! Hier matin encore, Cernay était en fête. En effet, entre les maisons à colombages, une foule d'Alsaciens était ébahie face au splendide défilé que leur offraient leurs hôtes.
Sans encombre je suis l'itinéraire tracé par un ami drômois qui a fait le trajet inverse pour venir à la SF. Personne sur les routes. Je suis pépère. Heureux de débuter cette aventure dans de bonnes conditions. Peut-être encore un peu sommeil. Un panneau indicateur me fait sourire : "Bretagne 5". (cf. Cyclotourisme n°528 - Septembre 2004 - page 35). - Balschwiller, oups, la route est barrée sur toute sa largeur. Impossible de passer en vélo, c'est rare. Je jette un coup d'œil sur la carte. L'itinéraire de déviation indiqué est long, trop long. L'air est maintenant bien chaud, je profite donc de cet arrêt pour dévoiler le splendide maillot du Cyclo Club Chabeuillois. Au flair, je fais alors un bon kilomètre de cyclo-cross pour retrouver l'itinéraire. Je remplis ma sacoche de carburants à Saint-Hippolyte.
De la vallée de Dessoubre, se dessine un relief boisé agréable à regarder. Seulement le temps est couvert, tellement couvert que la pluie commence même à menacer. Ho zut, voilà des gouttes ! Comment je vais faire si la pluie s'installe vraiment ? Combien de temps je pourrai tenir sous la pluie avec si peu d'équipement ? Ouf, c'est bon, c'était que 3 gouttes. Je me pose alors sur un gros tronc d'arbre abandonné au bord de la route, pour faire une pause sandwich, et en prépare 2 autres pour la route. C'est alors que passent devant moi les 2 premiers vélos rencontrés de la journée : deux charmantes cyclotouristes hollandaises chargées à bloc. Quelques centaines de mètres plus loin, c'est à leur tour de pique-niquer.
En sortant de la vallée, le temps s'éclaircit et devient idéal pour le vélo. Les paysages du Doubs sont magnifiques ! J'aimerais tellement que Stéphanie en profite aussi. Tous les deux, en tandem, comme à la Semaine Fédérale... Petites routes tranquilles… Je roule sans trop penser... Peu à peu mes paupières sont lourdes, très lourdes… Je lutte contre le sommeil... Et voilà que je me réveille secoué par mon entrée dans la bordure gauche de la chaussée ! Oui, lecteur, c'est un truc de fou ! Ça fait réfléchir ; surtout que c'est la deuxième fois que ça m'arrive aujourd'hui. Maintenant, c'est bon, cet épisode m'a franchement réveillé ; tant mieux car j'ai pas vraiment le temps de faire la sieste. Je passe à Montbenoit, site BCN-BPF. - St-Claude, la cité de la pipe. Dimanche, les cyclos du club de St-Claude transportaient une pipe géante pour le défilé. Sorti de cette ville, accompagné par le coucher du soleil, je monte doucement mais sûrement au Col de la Croix de la Serra : 13 kilomètres d'ascension qui mènent à 1049 m d'altitude. J'aborde la descente et franchis avec jubilation le panneau " Région Rhône-Alpes " ! Il est 21 h 3O. Il fait presque nuit. Assez roulé pour aujourd'hui. Je m'arrête dans un petit village : Belleydoux. Coïncidence, c'est ici que s'arrête le parcours tracé par mon prédécesseur, ayant oublié de prendre du papier toilette… …il n'a pu me passer que la fin de son parcours ! Au bord d'un plateau multi-sports un spacieux cabanon sera mon hôtel pour cette nuit : 9m², sol bétonné, avec un évier et une porte : la classe ! (Un peu dur le lit en béton, mais j'ai dormi comme une souche).

Mardi 10 août 2004 - 5 h 15

Le coq chante ; je me rendors aussitôt pour encore une bonne heure de sommeil. 7 h 20, il fait beau. L'estomac vide, je monte sur le vélo après une longue étude de la carte : j'ai décidé de prendre les grandes routes pour sortir rapidement de ce relief montagneux. Quelques kilomètres plus loin, je fais mes courses pour la journée dans une épicerie-boulangerie.
Dans la vallée, la nationale est heureusement peu fréquentée. En plus, cet itinéraire a aussi son caractère touristique, certes ça ne vaut pas les paysages montagneux, mais c'est quand même impressionnant de voir l'autoroute passer sur des ponts hauts comme une centaine de vélos ! Un groupe de cyclos me dépasse, je demande gentiment si je peux prendre leur roue... L'un d'eux me reconnaît : " on s'est vu tout à l'heure à l'épicerie ", dit-il. On discute un moment puis nos routes se séparent.
Nantua, " L'Appel du Talon " se fait ressentir. J'attends d'être sorti de la ville pour satisfaire à cet appel : je trouve un sol meuble à l'abri des regards et donne alors un bon coup de talon avant de… (Patrick Plaine m'a enseigné cette historique astuce lors d'une concentration " Souvenir Vélocio " au Col de Pavezin (42).) Désolé de te raconter encore un truc comme ça, lecteur ; mais cela n'en valait-il pas le coup ?
J'avale les kilomètres à une allure soutenue, malgré un léger vent de face. Voici venu à 11 h 30, un panneau réconfortant : " Valence bis 147 ". C'est quand même frustrant de ne pas avoir de compteur. Regarde : je peux te dire qu'au kilomètre " j'sais pas combien " j'ai eu l'estomac en bataille, certainement à cause d'une overdose de pain, que j'avais acheté au kilomètre " j'sais pas combien ". Tu vas me dire que je pourrais te donner le nom des villages, mais à quoi bon, ils sont si petits… Bref, je roule encore quelques dizaines de kilomètres avec mon fidèle compagnon de route : un soleil radieux !
Roybon (38) avec sa statue de la Liberté modèle réduit : j'arrive en terrain connu et ça me donne du punch : je gravis en vitesse le Col de la Madeleine, lui aussi en modèle réduit : 493 m. Hum, le temps se gâte drôlement : de gros nuages noirs menacent dans la plaine de Romans : un orage se prépare.
J'arrive dans la Plaine, une bise terrible souffle dans mon dos et bientôt voilà le ciel qui me tombe sur la tête. Des pêches dégringolent de leur arbre avant de s'écraser sur un sol déjà détrempé ! Je décide de stopper ma progression pour ne pas en faire autant ! Heureusement Dame Nature se calme progressivement, j'enfourche alors ma petite reine, fais quelques minutes de pédalo, et traverse la ville de Romans par ses ruelles sympathiques. (Erreur de carto). A Bourg de Péage l'orage est fini. 18 h 30 : Montélier : une famille de cyclo-campeurs est arrêtée au bord de la chaussée. Ils cherchent leur route. Je les accompagne au camping le plus proche, c'est sur ma route, avant de leur conseiller un itinéraire pour le lendemain. Quelle famille ! Ils viennent d'Auxerre et veulent rejoindre la mer d'ici ce week-end. Je savoure les derniers kilomètres avec une vue panoramique sur le Vercors. Je contemple : c'est fou comme je suis content de retrouver mes splendides montagnes ! Et dire qu'hier matin, j'étais parmi les maisons à colombages, hier après-midi dans les forêts du Jura et ce matin dans les Alpes ! Qu'en penses-tu lecteur : avec, qu'y a-t-il de une bicyclette plus beau à faire que des voyages itinérants ?

Quel bonheur !

Sylvain

samedi 26 juin 2004

Les Jeunes à la chute de la Druise en VTT

Samedi 26 juin, rendez-vous à Beaufort-sur-Gervanne, il fait beau et chaud. Nous partons vers 9 h de la place pour prendre le chemin " la Belone " dans un virage direction Lozeron. Première montée, tout le monde pose le pied. Le chemin continue sans difficulté. Quelques kilomètres après, la pente s'accentue, enfin la première descente, avec une ou deux épingles, qui est vite dévalée. Puis ça remonte tranquillement vers " la Blache ". Maintenant on est sur la route qui monte à la Croix du Vellan au-dessus de Plan-de-Baix. La vue est superbe. Nous dominons la vallée de la Drôme avec au fond les Trois Becs et Le Glandasse. Nous repartons sur le GR 9 qui se descend vite. Puis ça remonte en plein soleil. Après nous attaquons une superbe descente étroite, longue et technique. Arrivés au Moulin de la Pipe, nous mangeons dans le lit de la rivière. Une bonne heure après, nous repartons vers la chute de la Druise. Pour arriver au pied de la cascade, nous empruntons le chemin d'accès pierreux et raide. Vue du bas, la chute est impressionnante. Nous ressentons la fraîcheur des embruns. Après une traversée dans l'eau et une séance photo, nous suivons les petits sentiers qui longent la Gervanne.
On est trempés à force de traverser la rivière à plusieurs reprises et on porte souvent le vélo. Maintenant, arrivés sur la route, nous dévalons vers Beaufort-sur-Gervanne.
La sortie se termine à une terrasse où nous prenons un rafraîchissement bien mérité.

Thibaud

vendredi 25 juin 2004

La clémence d'Eole

Super ! Pour une fois que j'ai un Jeudi, je vais rouler avec le " Cyclo-cool ", comme je reprends le vélo, après une longue période d'arrêt, autant y aller en douceur.

- Allo, Bernard ? C'est Jean-Yves, vous faites quel parcours demain ?

- Le Ventoux et la Vallée de la Nesque,… Allo, Jean-Yves, tu es toujours là ?

- Ben… c'est-à-dire que,… je voulais reprendre en douceur, mais, Le Ventoux, c'est pas rien, et j'ai peur de ne pas pouvoir finir.

- Ne te fais pas de soucis, ça va passer tout seul, tu vas doucement, et ça ira.

Donc, le lendemain, me voici au départ à 6 heures du matin, un peu inquiet, quand même, avec Bernard, il y a André Peyron et Michèle, André Charignon, Claudette Caillet, Esther. Nicole, qui devait venir, a du avoir peur de la météo, annonçant du vent fort.

Au fur et à mesure que nous descendons vers notre destination, le vent, lui, comme pour nous narguer, prend une ampleur pour le moins impressionnante, les arbres se penchent dangereusement, et une ambiance pesante s'installe dans le camion d'André.


C'est bien ma chance, pour ma première grosse sortie, un temps pareil ! Dédé 26, (alias Peyron), Michèle et Bernard n'ont pas l'air impressionnés, et chacun y va de son anecdote, racontant une sortie épique, alors qu'André (de Châtu) et moi tournons au vert amande.

Et en plus, on démarre directement de Bédoin, on sera même pas chaud, je le sens vraiment pas, ce coup-là !

Sur place, Eliane et Robert nous ont rejoints, ils n'ont pas l'air inquiets, ce qui finit par me rassurer un peu, Eliane me dit : " tant que nous sommes dans la forêt, les arbres nous protégeront du vent, une fois au Chalet Reynard, nous verrons bien, s'il le faut, on finira à pied… Je me vois déjà poussant mon vélo sur 6 km, tu parles d'une joie !

Chemin faisant, nous montons avec un train de sénateur, ménageant nos jambes dans l'attente de l'inévitable confrontation avec Eole, maître des lieux. La " bougie " est toujours sous les nuages, pourtant, avec un vent pareil, le sommet devrait être dégagé ?
Enfin, nous arrivons au chalet, vu la température, nous nous habillons chaudement, avec plus ou moins de réussite…. Sur place nous sympathisons avec des niçoises, elles renoncent à faire la dernière ascension, impressionnées par le vent et le froid.

Bon ! On y va ? Je me vois déjà, cambré sur ma machine, titubant sous les assauts du vent, bref, les joies du vélo…

Contrairement aux scénarios catastrophes que j'avais imaginés, le ciel se dégage et le vent s'assagit, nous finissons, ce qui reste tout de même un exploit, la montée mythique du géant de Provence en remerciant le dieu du vent de sa clémence.

Dès qu'Eliane et Robert nous rejoignent (étonnante, Eliane !) nous repartons sans trop traîner.

Nous descendons rapidement vers Sault où nous prenons un repas bien mérité, la température devient plus clémente quand nous rentrons dans la Vallée de la Nesque, là, c'est un décor grandiose qui nous attend, la nature nous impressionne une fois de plus par le travail de l'eau sur la roche, les panoramas sont à vous couper le souffle, et l'automne, pointant son nez, vient finir le tableau de ses couleurs chatoyantes.

Un vrai régal, cette sortie, qui, pourtant, paraissait bien mal engagée, merci Bernard, du circuit et d'avoir insisté, désolé pour toi, Nicole, tu le feras une autre fois.

Jean-Yves

jeudi 24 juin 2004

Sortie Annuelle des deux jours des " RANDONNEURS DU JEUDI "

Mercredi 23 Juin 2004 :
Coté Est, Les Hautes Alpes

Départ prévu à 6 heures pour SERRES
Rassemblement de 15 personnes à Ménageon.
Notre président, comme l'année dernière a été sollicité pour tracter la remorque.
Les organiseurs dans leurs " Petits Souliers " car la descente du Col de Cabre s'effectue sous une grosse pluie et cela jusqu'à Serres, ce qui venait contrarier quelque peu notre planning.
Arrivés à notre hôtel Fifi Moulin, nous prenons le temps de prendre un petit café.
Après concertation, le ciel était plus clément coté Est, nous décidons d'inverser nos parcours
9 h 00 : la pluie s'est arrêtée.
C'est le départ du groupe, composé encore cette année de huit femmes motivées.
La montée du Col de Faye (934 m) a fait disparaître les fourmis dans les jambes et le stress qu'avaient certains au début.
Après le pique nique, nouvel arrêt à Esparon pour le café à volonté, cela mérite d'être dit car peu commun.
17 h 15 : retour de ce joli circuit avec un temps idéal, 95 kilomètres au compteur.
Nous prenons possessions de nos chambres à l'annexe de l'hôtel. Certains profitent de la piscine à disposition pour se relaxer. Un petit tour en ville après le repas pour la digestion et " Dodo ".

Jeudi 24 Juin 2004 : Côté Ouest, Le Diois
8h00 : après un copieux petit déjeuner, le groupe s'élance sous un ciel dégagé pour une série de " petits " cols à gravir, Carabes (1261 m), Rossas (1115 m) et Fays (1051 m).
Après le pique-nique, c'est le Col de la Fromagère (1072 m) sous la chaleur qui fait souffrir quelques cyclos. Ouf !! La pause café est bienvenue.
Un dernier petit coup de jarrets pour passer le Col de la Flachière (853 m) et c'est la dernière " ligne droite " avant d'arriver à Serres (17 h).
Une magnifique boucle de 98 kms de " Bosses " un peu durcie par la chaleur de l'après midi.
Remerciements pour les circuits inédits préparés par Bernard.
Cela vous a plu ?

Alors, à l'année prochaine, pour les Cévennes.
Retenez vos dates pour ces 2 journées conviviales.

Alain Cordier

vendredi 7 mai 2004

L'odyssée Chabeuil - Monchweiller du 03 au 07 mai 2004

C'est après avoir effectué virtuellement plusieurs fois le parcours cette nuit, que je retrouve mes compagnons de route (Michèle, Florence, Denis, Philipe, Olivier, Jean-Pierre et Peter ainsi que l'intendance Brigitte et Marinette) place de la mairie. Les officiels aussi sont là et nous assurent qu 'ils compatiront lorsque nous devrons affronter les rigueurs d'un printemps capricieux.

C'est donc le départ vers notre première escale Belley 135km, ce lundi 3 mai ; une pluie fine nous accompagne et ceci jusqu'au repas au modern bar de la Cote St André.
On quitte notre terrain d'entraînement, les Abrets, Aoste, puis Le Glandieu et sa cascade où nous décidons de faire une halte pour apprécier la beauté de ce site.


Belley, terme de notre étape, est devant nous, soucieux de nous détendre Jean-Pierre nous fait un numéro de jonglage :
Passage de roue avant sur sacoche tout en gardant le contact avec son portable, bravo ! Performance réussie.
C'est un grand édifice, peut-être un ancien couvent ou une maison de retraite qui va nous servir de point de chute, une séance d'étirements sur le gazon dans la cour, puis repas copieux et nuitée calme terminent notre programme.

Le mardi 4 mai, temps couvert, nous longeons le Rhône pour atteindre Bellegarde. La température devient plus clémente ; on aperçoit même quelques rayons de soleil (je ne parle pas de Brigitte et Marinette qui l'ont été notre rayon de soleil, tout au long de cette épopée). Nous mangeons vers Pont des Piernes mais nous ne nous attardons pas, la montée vers Tabanoz promet d'être longue et difficile et, de nouveau, les nuages viennent obscurcir le ciel.
Arrivés au sommet 1251 m, la température avoisine les zéro degrés ; nous avons perdu dans cette ascension plus de 10 degrés, et à cela s'ajoute un retour des précipitations, heureusement le chalet de Bois d'Amont (1090m) est là pour nous accueillir.
L'après-midi se termine par des étirements, l'apéro et de la topographie, Jean-Pierre et Peter s'occupent du parcours de demain et de ses variantes.

La neige a fait son apparition ce mercredi 5 mai, nous traversons la frontière suisse et immortalisons cet instant par une séance photo ; la descente (sans chaînes) est prudente, les flocons se transforment peu à peu en pluie, les paysages parcourus sont verdoyants, les prairies sont souvent peuplées par les fameuses vaches "Milka " et des chalets pittoresques bordent les routes.
Pause repas devant un splendide château, la pluie a cessé et je profite de cette amélioration pour quitter le k-way et tenter de sécher.
Nous suivons le lac de Neuchâtel et chemin faisant traversons Aarberg, jolie bourgade avec son pont de bois et ses maisons typiques.
L'auberge de jeunesse de Soleure nous accueille pour réparer les fatigues après 151 km de ballade.
Avant-dernière étape, ce jeudi 6 mai, les appareils photo et la caméra sont rangés, la pluie est forte et incontournable ; elle ne cessera pas de la journée, heureusement il reste nos yeux pour apprécier les contrées traversées. Olivier, affaibli par un gros rhume, monte dès les premiers kilomètres, dans la voiture balai.
Halte dans un bar en Suisse pour prendre notre repas puis fuite en avant pour l'auberge de jeunesse au pied des chutes du Rhin (et non pas les chutes de reins, Denis !)
Grande lessive offerte par nos logeurs, collation puis dodo.
Vendredi 7 mai, c'est la fin de notre parcours, les autochtones nous ont rejoint et se mêlent à notre groupe, petite cerise sur le gâteau, un petit kilomètre à 20 % nous attend.
Olivier, lui aussi, fait son retour dans le peloton et, profitant de sa relative fraîcheur, plante quelques banderilles ; après un arrêt dans un restaurant, nous atteignons notre but.
Photos souvenirs, déguisement et accueil très chaleureux clôturent cette semaine.
Remerciements à nos deux Saint-Bernard qui nous ont apporté chaleur et réconfort lors des nombreuses pauses-café et ont supporté nos humeurs parfois glaciales (ou humides).


Florent

jeudi 15 avril 2004

Pâques en Provence 2004 Fléchette Vélocio

Bon ! Faudrait peut-être s'agiter un peu. Les copains arrivent dans 20 minutes. Les spaghettis bolognese sont rapidement avalés. La qualité gustative du plat ne méritait d'ailleurs pas que l'on s'attarde à les déguster. Fromage et dessert disparaissent tout aussi vite. Dans la foulée, nous nous attaquons à la préparation du deuxième service. Cinq participants à la Flèche Vélocio, partis ce matin à 9 heures de Chabeuil vont faire escale à Collias. Le camping du Barralet, pas loin du Pont du Gard, sera notre point de chute pour trois jours.

20h10. Voilà l'équipe qui arrive au bungalow. Malgré les 175 kilomètres de la journée, tout le monde a l'air en bonne forme. Petite conférence de presse sur les évènements du jour et la troupe se jette sur le repas que nous avons préparé. Ils ont l'air de trouver cela bon. Pourtant, la première fournée avait été, pour nous, difficile à avaler. Le mélange de plusieurs tours de main, les pâtes trop cuites, les steacks pas assez, avaient fait de ce repas le moment fort de la journée. A l'évidence, pour ce deuxième essai, nous avons énormément progressé. Jeanne, Marianne, Danichou, Kévin et Sam le normand, semblent apprécier ce repas chaud ! Tellements contents qu'il faut les mettre dehors. Ils ont déjà 10 minutes de retard sur leur horaire. Instant d'émotion quand nous les voyons disparaître dans la nuit, tous feux allumés. Ils devraient être de retour à Collias demain matin à 9 heures, après avoir vu la mer aux Stes Maries, soit une virée de 375 kilomètres en 24 heures. Le cahier des charges de la Flèche Vélocio sera respecté : avoir parcouru au moins 360 kilomètres en 24 heures pour un groupe de 2 à 6 équipiers.

Allez ! Tout le monde au lit. Lever demain matin à 5h, pour un départ à 6h. Céline, Benoît, Sylvain et moi André allons participer à la petite soeur de la Flèche : la Fléchette. Pour réussir, il conviendra de faire au moins 150 kilomètres en 12 heures. J'ai du mal à trouver le sommeil. Et quand je m'endors, je me réveille rapidement. Je pense à l'équipe qui roule dans la nuit.

Samedi, 4h50 : Je suis réveillé avant la sonnerie du réveil. Les équipiers émergent doucement. Benoît, pas encore à l'heure d'été sans doute, affirme qu'il est 4 heures. A six heures, nous franchissons la barrière du camping sous l'oeil étonné du gardien de nuit. 215 kilomètres sont au programme de cette fléchette 2004, avec comme contrôles : Tarascon, les Saintes Maries, St Gilles, Gajan. Le grand moment du parcours sera la digue à la mer entre "Le Paradis" et les Saintes Maries : 12 kilomètres de chemin caillouteux et ensablé par endroits.

Nous passons à Aramon à 7h30. C'est le lieu de la concentration pascale. Nous y reviendrons demain. Des cyclos se préparent pour la randonnée du jour. Le mistral nous pousse jusqu'à Tarascon. Arrêt, contrôle et pain aux raisins à la boulangerie. La course vers le Sud reprend. L'avance sur le planning augmente régulièrement. Je suis même obligé de tempérer un peu la cadence. Nous traversons Fourques à l'instinct. Un vieux pont suspendu nous fait franchir le Rhône et nous arrivons à Arles, où nous ne devions pourtant pas passer ? Sylvain et Céline en profitent pour poser devant le panneau d'entrée de la ville. Arles est un site BPF du département des Bouches du Rhône. Navigation à l'instinct encore, pour s'extraire de la ville. Tiens ! Un monument original. C'est la croix couverte. C'est indiqué sur la carte. Je sais où nous sommes. Nous sommes sortis de Arles et dans la bonne direction ! Ce qui m'inquiète, c'est que je n'ai pas vu quand nous avons retraversé le Rhône ? Un pont sur ce fleuve, ça se remarque ! Le vent nous aide toujours beaucoup. On quitte la route des Stes Maries pour une plus petite. Un peu plus loin, nouvelle bifurcation à droite. Nous roulons sur une petite route, peu fréquentée, plate et longeant l'étang de Vaccarès. C'est le paradis. Une quinzaine de kilomètres plus loin nous y arrivons. Le hameau s'appelle effectivement le Paradis. Nous y passons avec 35 minutes d'avance. Nous pédalons au milieu des étangs. Taureaux, oiseaux de toutes sortes, camping-cars peuplent le paysage. Cette dernière espèce fait désormais partie de la faune camarguaise. Pause casse-croûte et photos.

Nous roulons maintenant sur la fameuse digue à la mer. Chemin et cailloux, sable, vent de face : la physionomie de la randonnée change radicalement. Voilà le phare de la Gacholle. Séance photo devant cet édifice. Jean-Gualbert, le responsable de l'organisation, souhaitait une photo de l'équipe devant le phare. Clic, clac, c'est fait. La suite du parcours est interdite aux voitures. Tout le monde roule à VTT. Nous ne sommes pas seuls, le long de l'étang. L'église des Stes Maries apparait derrière les dunes. Nous roulons à 15 - 20 km/h. Toute l'équipe est VTTiste chevronée. Cela se sent. Quelques passages ensablés sont négociés à vive allure. La trajectoire s'achève en d'élégants zig-zags et gerbes de sable. C'est très photogénique et sûrement pas du goût des chaînes et des pignons. Benoît pousse le cabotinage jusqu'à simuler une gamelle. Evidemment du côté de la moyenne horaire... Nous retrouvons la civilisation automobile par un gigantesque parking camping-cariste : les gitans modernes.

Pendant que je vais faire tamponner les cartes de route, Benoît complète ses provisions. Nous devons nous retrouver sur la place de la mairie. Curieuse place, vaste et déserte, alors que tout autour cela grouille de touristes. Mais les Stes Maries, c'est aussi le folklore et les traditions. Des groupes de musiciens animent les terrasses des cafés. Des gardians passent à cheval. Cela ne fait quand même pas très naturel ! Nous quittons cet Eden pour aller manger en bord de mer. Le ciel est gris et le mistral rafraîchit le pique-nique. Un cerf-volant cellulaire tente de mettre un peu de couleur dans cette grisaille.

Maintenant, c'est plein Nord, donc pile dans le lit du vent. Il nous reste une centaine de kilomètres à parcourir. Au cours de cette fléchette, j'avais aussi prévu une petite croisière fluviale : la traversée du Rhône par le bac du Petit Sauvage. Nous y arrivons à 13h10. La première traversée de l'après-midi à lieu à 13h30. 20 minutes d'attente, c'est trop. Tant pis pour la croisière. Après le pont de Sylvéréal, nous roulons au milieu des rizières. Une forte odeur de produit chimique chatouille nos narines. Ce n'est sûrement pas ici que l'on cultive du riz bio. Sur ce terrain rigoureusement plat, notre petite route suit un tracé bizarement sinueux. Un moment, le doute m'envahit. Sommes-nous encore sur la bonne route ? Le vent siffle à nos oreilles et empêche les longues conversations. Et quand parfois nous roulons à l'abri, nous avons l'impression d'être dans un autre monde. Il y a maintenant du sable partout. Les inondations ont du être terribles. Nous arrivons à St Gilles saoulés de vent. C'est le troisième contrôle. Face à la circulation infernale, nous décidons une pause à la campagne. La banlieue de la ville s'étend un peu trop au goût des cyclistes affamés. Enfin un peu de verdure. Une silhouette apparaît au loin et se retourne vers nous. Il me semble reconnaître le personnage. Oui, c'est bien Pierrot. Pierre Théobald, le président du club organisateur. Il nous arrête pour un contrôle secret. Il est impressionné par notre précision horaire. Le lieu de la pause est tout trouvé. Nous échangeons les dernières nouvelles du front et nous repartons. Une côte nous conduit à Générac. Nous avions perdu l'habitude du relief. Notre itinéraire contourne l'agglomération nîmoise d'assez loin par l'Ouest. C'était un des soucis du parcours. Comme nous coupons les axes de circulation, c'est à peu près tranquille. Le relief s'accentue. Les kilomètres commencent à peser dans les jambes. Les pauses boisson et casse-croûte se multiplient. Le dernier contrôle en route se situe à Gajan, charmant village perché. Il a aussi la particularité d'être dépourvu de commerce. Pas de commerce, pas de contrôle. Nous avons fait une côte pour rien. Il règne, dans ce village, une activité intense. La population installe des barrières un peu partout. Ce soir, il y a une lâcher de vachettes dans les rues. Une activité bien traditionnelle par ici. Nous obtenons le cachet humide au village suivant : La Calmette. Il reste 20 minutes à rouler pour terminer les 12 heures. Nous sommes un poil en retard. Mon compteur vient de passer les 200 kilomètres. Ceux de Céline et Benoît, très optimistes, l'ont fait depuis longtemps ! Contrairement à ce que laisse présager la carte, la circulation est intense, la route est étroite. Pénible. Je peine à suivre. Coup de fatigue ou accélération de Benoît. Je me mets à l'abri dans les roues. Il faut que je mange. Décompte à rebours. 30 secondes. 15. Top. 208 kilomètres à la douzième heure.

Sylvain et Benoît vont à la boulangerie de Sanilhac pour faire apposer le "cachet du premier village atteind après la 12ème heure". Longue conférence de presse au boulanger sur cette journée. Je propose de faire les 6 kilomètres nous séparant de Collias en récupération active. Mais je comprends vite qu'à défaut de récupération, ces 6 kilomètres seront très actifs.

André Peyron

lundi 12 avril 2004

Pâques en Provence 2004 Flèche Vélocio Briko à la mer

9 h 00 ; Chabeuil. C’est le départ. Le vrai, parce que l’aventure avait commencé jeudi soir, avec l’arrivée des “Briko boys” et de leurs barres de céréales au Bois des Pauvres… Ils débarquent avec leurs vélos, leurs affaires de toilettes, leurs cuissards, leurs boîtes de gâteaux, leur crème anti mal aux fesses, et des sachets de poudre rose soigneusement empaquetés.. Devant la mairie, nous retrouvons le cinquième équipier, à savoir Danichou, fils de son père, président du CC Chabeuil, et de sa mère, experte en confiture de framboise. Pour les équipiers restants, ce sont Kévin, grenoblois licencié au CC Chabeuil, Sam, normando-rhonâlpin licencié au CC Courgeoust et Jeanne et Marianne, Chabeuilloises depuis toutes petites… La secrétaire de mairie tamponne très sérieusement nos cartes de route, André Peyron (Moniteur fédéral) immortalise notre départ et nous, on a de l’espoir parce que c’est le vent du nord et qu’on va dans le sud ! ! !

10 h 00 ; Grâne. Jeanne a chaud. Des vélos avec des sacoches sont garés devant le bistrot. On s’arrête à côté et trois cyclos valentinois bien connus pour passer leur temps au chaud dans les troquets en sortent, l’un d’eux est en cuissard court et tongues shimano… Et pourtant, il pluvigne toujours ! Après des bises et des poignées de mains, on repart, direction le col de Tartaiguille (point culminant du parcours, à 399 m…), elle est encore loin, la mer !

11 h 45 ; Espeluche. Au marché de Marsanne, Danichou n’a pas voulu qu’on lui achète un panier en osier pour mettre sur son porte bagages. On aurait pu aussi le remplir de victuailles… La capitaine (c’est moi, en fait) ayant épluché l’annuaire pour en conclure qu’il n’y a pas d’épicerie à Allan, nous achetons le casse croûte à celle d’Espeluche, où les pots de crème de marrons sont 1 Euros moins chers qu’à Valence… On repart pour Allan, 4 km plus loin, où une nouvelle pause boulangerie-tampon est prévue. On grimpe le « col sans nom » et on mange au sommet, et lorsque les peaux de bananes tentent de grimper aux arbres, on remonte vite sur les vélos…

14 h 00 ; Valaurie. Première erreur d cartographie… On a droit à une petite boucle touristique dans le village, puis à quelques kilomètres de grande route avant de retrouver le vrai itinéraire et une jolie côte…

14 h 45 ; Montségur sur Lauzon. Kévin va demander un tampon à la postière, et en attendant, on enlève les gore-tex en frétillant : 4 km de faux plat descendant vent dans le dos nous attendent !

15 h 20 ; Rochegude. Kévin commence à prendre goût aux postières, mais cette fois-ci, Sam l’accompagne. On va à la poste parce que les tampons y sont petits et que l’espace réservé à ceux-ci sur nos cartes est très limité. Jeanne en profite pour mettre à l’air ses jolies gambettes. Ses coéquipiers mettront longtemps à s’en remettre !

16 h 00 ; Montdragon. Retour dans la civilisation et la pollution de la vallée de Rhône. Nous cherchons un GR pour éviter une route à grande circulation… Mais avant, il faut traverser la nationale et l’autoroute. Une petite route miraculeuse nous évite toute la ville et nous emmène au départ du fameux GR, fraîchement regoudronné. L’arrivée dans Pont St Esprit est stressante car nous devons passer sur un pont pas très large… et deux équipiers sont 10 mètres derrière lorsque nous arrivons à un rond point où nous devons tourner à droite. Sam ne veut pas : il a repéré une boulangerie de l’autre côté et s’y précipite… Nous on attend en plein vent que monsieur se restaure. Pour me venger, à la sortie de la ville, je cherche absolument une fontaine, mais les toilettes publiques n’ont pas de robinet, et nous sommes du côté du cimetière qui n’a pas d’entrée, comme par hasard !

18 h 00 ; St Marcel de Careiret. Les garçons ont enlevé leurs jambières et moi mon pantalon : toute l’équipe pédale les jambes à l’air maintenant ! On a une heure d’avance. Il faut tamponner. Nouvel arrêt à la boulangerie… Croissants, chaussons aux pommes, et fougasses aux lardons. Le boulanger nous offre des chocolats. On est au soleil devant l’église… Mais pas question de faire la sieste, il faut repartir. La lumière est jolie, le soleil se couche…

19 h 50 ; Collias. L’évolution des technologies nous a permis d’appeler nos camarades arrivés au camping et de leur dire « on arrive dans une demi heure », si bien que le repas est prêt dans le bungalow… grosse quantité de pâtes que nous ingurgitons sous leurs yeux ébahis (ils ne pensaient pas qu’on finirait) et mayonnaise à la macédoine. Une petite tisane. Les garçons changent de cuissard, prennent la veste thermique “Courgeoust”, se tartinent les fesses de leur crème miracle, refont le plein de barres de céréales et de poudre rose (isostar agrumes), mettent les réflecteurs dans les roues (non mais, la honte si les gens voyaient leur vélo avec ça…). Les filles prennent les cartes de la deuxième partie du parcours et font tamponner les cartes de route. On met les éclairages, les baudriers, les frontales et c’est parti ! (21 h 10). On espère voir des animaux sauvages dans la garrigue mais l’excitation nous fait parler fort, et Jeanne se plaint d’avoir chaud assez bruyamment… On ne verra qu’un petit écureuil.

23 h 15 ; Beaucaire. On a déjà fait au moins deux arrêts pipi, à cause de la tisane ! La ville est déserte et aucun problème de carto… Pourtant, la nuit, c’est pas facile !

00 h 10 ; Arles. On a loupé la route qui part dans le centre. On se retrouve à un rond point, avec une flèche « Arles centre » sur une voie réservée aux voitures, une « Saintes Maries de la Mer », une « Arles ZI » et la route d’où l’on vient. Avant de réfléchir, une pause pipi est nécessaire, ainsi que de manger des barres aux abricots. Le problème : on doit poster la carte à Arles, la route est réservée aux voitures, et si on prend direction Saintes Maries, on risque de ne pas trouver de boîte aux lettres. On s’engage donc courageusement sur « Arles ZI » et on prend plein Ouest en se disant que lorsqu’on arrivera au Rhône, on sera dans Arles et on trouvera une boîte aux lettres. Finalement, on voit une boîte aux lettres avant le Rhône, et on suit les flèches Saintes Maries… après tant d’émotions, j’attrape le hoquet, ce qui empêche tout le monde de somnoler, et Kévin, même en me faisant peur, ne parvient pas à l’arrêter.

01 h 13 ; Camargue. Mon hoquet s’est arrêté. La route est droite, le vent pas tout à fait dans le dos. On alterne arrêts pipi, arrêts changement de piles et relais sur la route. Y’a pas de carto, on s’ennuie !

02 h 05 ; Saintes Maries de la mer. Après avoir vu la mer, posté la lettre (recherche de la boîte aux lettres assez longue encore !) on s’arrête à l’abri du vent et les garçons mangent leurs sandwichs à la « tomates mozzarella » achetés à la boulangerie de St Marcel de Careiret en prévision de la nuit. On repart avant de s’endormir et d’avoir trop froid. De plus, on n’a qu’une demi heure d’avance, et le vent va être défavorable pour le retour.

03 h 30 ; Pont de Sylvéréal. L’équipe somnole allègrement et Danichou propose que l’on ingurgite les fameuses boissons énergétiques pour se réveiller. On ne saura jamais si ça a marché ou si c’est le fait de s’arrêter qui nous a réveillé un peu. La route zigzague jusqu’à Saint Gilles, et des bancs de sable nous surprennent … sans chute !

05 h 00 ; Saint Gilles. On trouve une boîte aux lettres, facile, maintenant, on sait qu’il faut chercher à côté des maisons de la presse. Kévin part en tête. Le groupe démarre lentement. Tout d’un coup, nous voyons Kévin par terre au milieu de la route, puis écroulé de rire. Ce petit malin chauffait ses pneus en faisant des « burns » et il a loupé celui là…. Pas de mal, on continue, la lune brille maintenant et les boulangeries commencent à sentir bon !

06 h 00 ; Langlade. C’est décidé, on s’arrête déjeuner au bistrot. Pas de bistrot, mais une boulangerie fera l’affaire. Sur la place du village, un marchand de légumes se prépare pour le marché. Il est à peine étonné de nous voir, nous venons de croiser d’autres équipes de fléchards qui se sont aussi arrêtés à la boulangerie, mais moins longtemps, car ils étaient en retard… Il nous prévient que la côte de Clarensac est redoutable, mais nous l’avions déjà repérée sur le profil du parcours. Les filles font un arrêt pipi dans la montée… et les garçons un peu plus loin.

08 h 00 ; Saint Mamert du Gard. On est pas très en avance. On tamponne vite et je harcèle mes équipiers pour leur faire comprendre qu’on doit avoir fait 360 km à 9 heures. Ca marche, on accélère. Sam perd son réflecteur orange. Il fait même demi tour pour le ramasser. On voit des flèches « Collias » et les jambes tournent vite sans avoir trop mal… On sera à l’heure !

09h15 ; Collias. Ca y est. On a fini. Miracle, à Collias, il y a un ravitaillement de la randonnée de Pâques ! On se fait payer le café et des pâtes de fruits. Les gens n’ont pas écrit Collias sur leur tampon. Dommage, ça nous aurait fait plaisir d’avoir un tampon de vélo pour l’arrivée. On remonte au camping tamponner, la dame nous discute un peu puis nous laisse aller dormir, nous récupérons la clé du bungalow dans la caisse d’oranges et nous nous disons que l’équipe de la fléchette a du partir en retard : la vaisselle du petit déjeuner n’est pas faite… On verra plus tard, pour le moment, c’est dodo… dès que Sam a fini de téléphoner à sa môman…

12-IV-04 Marianne

samedi 10 avril 2004

Pâques en Provence 2004 Trace

Samedi 10 avril

Départ fixé à 6 heures devant la mairie de Chabeuil. Réveillé bien avant l’heure à cause de cette pluie qui n’a pas cessé de tomber toute la nuit, je me lève un peu stressé par le mauvais temps. Et si la trace était annulée ? Vite je téléphone à Michèle qui, stoïque, me rassure : “pas de problème, on part”. Petit déj “sur les chapeaux de roues”. J’arrive au rendez-vous pleins feux, pleins phare, bien à l’abri sous mon poncho. Toute l’équipe est déjà là. Michèle revient avec nos cartes de route tamponnées. Françoise attend silencieusement. Charly a déjà les pieds mouillés. Bien vite nous allons comprendre que les gardes-boues seront utiles aujourd’hui. Moi, j’ai pris mes précautions en ajoutant à ma panoplie des guêtres de motard, moins esthétiques que les “palmes de Bernard”, mais aussi efficaces. On me chambre un peu mais qu’importe, le résultat est là. Brigitte bien calée à l’abri sous la porte d’entrée de la mairie n’arrive pas à se motiver pour le départ. Finalement, notre président venu nous encourager repart avec Madame, en voiture. A ce soir, à Collias ! C’est parti, direction Les Dorelons, Upie ; on croise quatre cyclos qui se dirigent vers Crest, on se salue en nous souhaitant mutuellement bon courage. Il va en falloir ! Dans la nuit, nous devions avoir l’air de quatre “super étendards” en formation avec nos “voiles” et nos feux bien scintillants sous la pluie.

Nous laissons une bonne distance entre nous car l’eau gicle des roues, à bonne hauteur. Entre les bras, mon vêtement de pluie forme rapidement une poche d’eau, “j’écope”. Mon ami Charly que je ne savais pas derrière moi prend tout dans la poire et je l’entends me remercier, je m’excuse de ma maladresse, un peu plus, un peu moins... Nous voilà dans Upie, derrière j’entends “Crevé !”. C’est un gag ? Je ne connais pas Françoise, c’est peut-être une rigolote et non ! C’est bien la réalité. Démontage de la roue par Charly pendant que je l’éclaire dans la nuit noire. Un filet d’eau coule de son casque sur le pneu fautif ; j’en profite pour le mettre en boîte. “Tu vas vite trouver le trou, fie toi aux bulles !”. Réparation faite, on repart sur nos bécanes ruisselantes. Le jour tarde à se lever ! Mais à présent, “tout baigne”. Tartaiguille franchi, nous nous accordons une petite pause. Un rapide bilan : nous sommes dans les temps prévus mais le froid gagne nos pieds. Sur l’autre versant la pluie a perdu de son intensité et finalement cesse. Au bout de trois heures de route, nous pouvons enfin quitter nos “burnous” avant de grimper le “Col des Carrières”. Espeluche, un petit contrôle à la boulangerie-patisserie, lieu préféré de Michèle qui ressort certes avec les cartes, mais aussi avec quelques douceurs. Suze-la-Rousse, arrêt pique-nique, certains en profitent pour enfiler des chaussettes sèches. St-Marcel-de-Careiret, pause-contrôle, là aussi Michèle a trouvé une délicieuse pâtisserie maison. Après un petit crochet imprévu, nous arrivons au camping de Collias vers 18h30, lieu prévu pour passer la nuit. Accueil sympa de nos jeunes et de notre président. Collation bien méritée à l’issue de cette première journée humide. Nos compteurs affichent 190 km, quand même !

Dimanche 11 avril

Départ du camping à 8h15. Ciel bleu mais fraîcheur matinale. Le groupe s’est étoffé, avec Denise, Brigitte et Denis, pour rallier Aramon, lieu de la concentration, avant 10 heures. Distribution des récompenses et petit en-cas. Pique-nique sur l’herbe de tous les Chabeuillois, jeunes et moins jeunes. 18h : Retour à Collias après une petite randonnée de 60 kilomètres mais contre un fort vent de face qui a bien durci notre parcours. Tous bien contents d’en avoir terminé.

Pâques en Provence :
- C’est la première fois, mais ça ne sera pas la dernière !
- C’est une bonne ambiance !
- C’est à faire connaître !

Alain Cordier

vendredi 2 janvier 2004

Noir délire

2 janvier 2046


Effervescence sous le dôme du Cyclo-Club ! C'est la première sortie de l'année !
Les adhérents sont venus très nombreux. Il est préférable de ne pas rater de sortie. Car, depuis l'accélération du changement climatique, il devient très problématique de rouler entre avril et fin octobre. Les cyclos ont su s'adapter. J'ai encore en mémoire cette ascension du Galibier aux congés de Noël. Etonnante, cette vision de
roche polie par l'ancien glacier de la Meije. Nous étions montés au col pour inaugurer le panneau avec la nouvelle altitude : 2626 mètres. Depuis la subite montée des océans, il convenait de réactualiser les altitudes d'une vingtaine de mètres. A noter que depuis Bourg d'Oisans on gravit toujours la même dénivellation.
Au retour certains se sont baignés dans le lac du Chambon. N'aimant pas l'eau, je suis resté sur la plage, à l'ombre des cocotiers, pour une petite sieste. Le bonheur tient à peu !
Le Président indique le parcours de la journée :

" Nous ferons, aujourd'hui, l'itinéraire X 17. Il conviendra de régler l'alarme de vos cardio-fréquence-mètres à 120 pulsations-minute. Je n'ai pas pu obtenir une fréquence plus élevée pour cette sortie. Les analyses d'air n'étant encore pas très bonnes, notre consommation d'oxygène se trouve limitée.
Je constate que, malgré mes remarques, quelques membres du club s'obstinent à rouler sans casque. Certes, chacun est libre, mais je ne comprends pas ce refus. C'est un facteur essentiel de sécurité. Je connais nombre de cyclos sauvés grâce au port du casque. C'est la protection indispensable pour affronter les dangers de
s routes autorisées dans notre vallée industrielle.
Sachez, chers amis réfractaires, que l'on produit maintenant des casques tout à fait fonctionnels, légers et étanches. La plupart disposent d'une visière intégrale, permettant une vue panoramique du paysage extérieur. A ma connaissance, plus aucun casque n'est commercialisé sans la norme mondiale pour les raccords des bouteilles d'oxygène. A noter le tout nouveau camelbak : à droite, la poche à eau, à gauche la bouteille d'oxygène. Sachez aussi qu'il existe un modèle très sophistiqué, élaboré sur mesures, chez un petit artisan. Ce modèle tout carbone possède un réservoir d'oxygène intégré. Ce casque est doté d'une micro caméra embarquée, tournée vers l'arrière. On peut passer les images en temps réel sur l'écran du compteur du vélo : une sorte de rétroviseur numérique.
On peut acquérir en option un enregistreur. Grâce à ce système, vous pourrez, lo
rs de vos séances de home-trainer, visualiser ce qui s'est passé derrière vous pendant les sorties !
Autre point : les nouvelles combinaisons anti-rayonnements, aux couleurs du club, sont arrivées. D'une matière totalement nouvelle, elles nous permettront d'emprunter tout le réseau autorisé sans appréhension.
Une dernière recommandation avant de prendre la route : nous devrons rouler groupés, surtout sur la deuxième partie du parcours, pendant les quelques kilomètres longeant le Rhône. Une circulaire d'alerte, annonce l'effondrement des dalles de béton recouvrant le fleuve ! Vous avez tous en mémoire les négligences survenues dans un des élevages de crocodiles il y a quelques années. Depuis, les sauriens ont proliféré et s'échappent par la brèche. Le club ne disposant que de deux émetteurs répulsifs, je vous demande de rester très groupés dans ce secteur. La portée des appareils n'est que d'une centaine de mètres.

Bonne rando à tous ! "


914233-DD26