lundi 12 avril 2004

Pâques en Provence 2004 Flèche Vélocio Briko à la mer

9 h 00 ; Chabeuil. C’est le départ. Le vrai, parce que l’aventure avait commencé jeudi soir, avec l’arrivée des “Briko boys” et de leurs barres de céréales au Bois des Pauvres… Ils débarquent avec leurs vélos, leurs affaires de toilettes, leurs cuissards, leurs boîtes de gâteaux, leur crème anti mal aux fesses, et des sachets de poudre rose soigneusement empaquetés.. Devant la mairie, nous retrouvons le cinquième équipier, à savoir Danichou, fils de son père, président du CC Chabeuil, et de sa mère, experte en confiture de framboise. Pour les équipiers restants, ce sont Kévin, grenoblois licencié au CC Chabeuil, Sam, normando-rhonâlpin licencié au CC Courgeoust et Jeanne et Marianne, Chabeuilloises depuis toutes petites… La secrétaire de mairie tamponne très sérieusement nos cartes de route, André Peyron (Moniteur fédéral) immortalise notre départ et nous, on a de l’espoir parce que c’est le vent du nord et qu’on va dans le sud ! ! !

10 h 00 ; Grâne. Jeanne a chaud. Des vélos avec des sacoches sont garés devant le bistrot. On s’arrête à côté et trois cyclos valentinois bien connus pour passer leur temps au chaud dans les troquets en sortent, l’un d’eux est en cuissard court et tongues shimano… Et pourtant, il pluvigne toujours ! Après des bises et des poignées de mains, on repart, direction le col de Tartaiguille (point culminant du parcours, à 399 m…), elle est encore loin, la mer !

11 h 45 ; Espeluche. Au marché de Marsanne, Danichou n’a pas voulu qu’on lui achète un panier en osier pour mettre sur son porte bagages. On aurait pu aussi le remplir de victuailles… La capitaine (c’est moi, en fait) ayant épluché l’annuaire pour en conclure qu’il n’y a pas d’épicerie à Allan, nous achetons le casse croûte à celle d’Espeluche, où les pots de crème de marrons sont 1 Euros moins chers qu’à Valence… On repart pour Allan, 4 km plus loin, où une nouvelle pause boulangerie-tampon est prévue. On grimpe le « col sans nom » et on mange au sommet, et lorsque les peaux de bananes tentent de grimper aux arbres, on remonte vite sur les vélos…

14 h 00 ; Valaurie. Première erreur d cartographie… On a droit à une petite boucle touristique dans le village, puis à quelques kilomètres de grande route avant de retrouver le vrai itinéraire et une jolie côte…

14 h 45 ; Montségur sur Lauzon. Kévin va demander un tampon à la postière, et en attendant, on enlève les gore-tex en frétillant : 4 km de faux plat descendant vent dans le dos nous attendent !

15 h 20 ; Rochegude. Kévin commence à prendre goût aux postières, mais cette fois-ci, Sam l’accompagne. On va à la poste parce que les tampons y sont petits et que l’espace réservé à ceux-ci sur nos cartes est très limité. Jeanne en profite pour mettre à l’air ses jolies gambettes. Ses coéquipiers mettront longtemps à s’en remettre !

16 h 00 ; Montdragon. Retour dans la civilisation et la pollution de la vallée de Rhône. Nous cherchons un GR pour éviter une route à grande circulation… Mais avant, il faut traverser la nationale et l’autoroute. Une petite route miraculeuse nous évite toute la ville et nous emmène au départ du fameux GR, fraîchement regoudronné. L’arrivée dans Pont St Esprit est stressante car nous devons passer sur un pont pas très large… et deux équipiers sont 10 mètres derrière lorsque nous arrivons à un rond point où nous devons tourner à droite. Sam ne veut pas : il a repéré une boulangerie de l’autre côté et s’y précipite… Nous on attend en plein vent que monsieur se restaure. Pour me venger, à la sortie de la ville, je cherche absolument une fontaine, mais les toilettes publiques n’ont pas de robinet, et nous sommes du côté du cimetière qui n’a pas d’entrée, comme par hasard !

18 h 00 ; St Marcel de Careiret. Les garçons ont enlevé leurs jambières et moi mon pantalon : toute l’équipe pédale les jambes à l’air maintenant ! On a une heure d’avance. Il faut tamponner. Nouvel arrêt à la boulangerie… Croissants, chaussons aux pommes, et fougasses aux lardons. Le boulanger nous offre des chocolats. On est au soleil devant l’église… Mais pas question de faire la sieste, il faut repartir. La lumière est jolie, le soleil se couche…

19 h 50 ; Collias. L’évolution des technologies nous a permis d’appeler nos camarades arrivés au camping et de leur dire « on arrive dans une demi heure », si bien que le repas est prêt dans le bungalow… grosse quantité de pâtes que nous ingurgitons sous leurs yeux ébahis (ils ne pensaient pas qu’on finirait) et mayonnaise à la macédoine. Une petite tisane. Les garçons changent de cuissard, prennent la veste thermique “Courgeoust”, se tartinent les fesses de leur crème miracle, refont le plein de barres de céréales et de poudre rose (isostar agrumes), mettent les réflecteurs dans les roues (non mais, la honte si les gens voyaient leur vélo avec ça…). Les filles prennent les cartes de la deuxième partie du parcours et font tamponner les cartes de route. On met les éclairages, les baudriers, les frontales et c’est parti ! (21 h 10). On espère voir des animaux sauvages dans la garrigue mais l’excitation nous fait parler fort, et Jeanne se plaint d’avoir chaud assez bruyamment… On ne verra qu’un petit écureuil.

23 h 15 ; Beaucaire. On a déjà fait au moins deux arrêts pipi, à cause de la tisane ! La ville est déserte et aucun problème de carto… Pourtant, la nuit, c’est pas facile !

00 h 10 ; Arles. On a loupé la route qui part dans le centre. On se retrouve à un rond point, avec une flèche « Arles centre » sur une voie réservée aux voitures, une « Saintes Maries de la Mer », une « Arles ZI » et la route d’où l’on vient. Avant de réfléchir, une pause pipi est nécessaire, ainsi que de manger des barres aux abricots. Le problème : on doit poster la carte à Arles, la route est réservée aux voitures, et si on prend direction Saintes Maries, on risque de ne pas trouver de boîte aux lettres. On s’engage donc courageusement sur « Arles ZI » et on prend plein Ouest en se disant que lorsqu’on arrivera au Rhône, on sera dans Arles et on trouvera une boîte aux lettres. Finalement, on voit une boîte aux lettres avant le Rhône, et on suit les flèches Saintes Maries… après tant d’émotions, j’attrape le hoquet, ce qui empêche tout le monde de somnoler, et Kévin, même en me faisant peur, ne parvient pas à l’arrêter.

01 h 13 ; Camargue. Mon hoquet s’est arrêté. La route est droite, le vent pas tout à fait dans le dos. On alterne arrêts pipi, arrêts changement de piles et relais sur la route. Y’a pas de carto, on s’ennuie !

02 h 05 ; Saintes Maries de la mer. Après avoir vu la mer, posté la lettre (recherche de la boîte aux lettres assez longue encore !) on s’arrête à l’abri du vent et les garçons mangent leurs sandwichs à la « tomates mozzarella » achetés à la boulangerie de St Marcel de Careiret en prévision de la nuit. On repart avant de s’endormir et d’avoir trop froid. De plus, on n’a qu’une demi heure d’avance, et le vent va être défavorable pour le retour.

03 h 30 ; Pont de Sylvéréal. L’équipe somnole allègrement et Danichou propose que l’on ingurgite les fameuses boissons énergétiques pour se réveiller. On ne saura jamais si ça a marché ou si c’est le fait de s’arrêter qui nous a réveillé un peu. La route zigzague jusqu’à Saint Gilles, et des bancs de sable nous surprennent … sans chute !

05 h 00 ; Saint Gilles. On trouve une boîte aux lettres, facile, maintenant, on sait qu’il faut chercher à côté des maisons de la presse. Kévin part en tête. Le groupe démarre lentement. Tout d’un coup, nous voyons Kévin par terre au milieu de la route, puis écroulé de rire. Ce petit malin chauffait ses pneus en faisant des « burns » et il a loupé celui là…. Pas de mal, on continue, la lune brille maintenant et les boulangeries commencent à sentir bon !

06 h 00 ; Langlade. C’est décidé, on s’arrête déjeuner au bistrot. Pas de bistrot, mais une boulangerie fera l’affaire. Sur la place du village, un marchand de légumes se prépare pour le marché. Il est à peine étonné de nous voir, nous venons de croiser d’autres équipes de fléchards qui se sont aussi arrêtés à la boulangerie, mais moins longtemps, car ils étaient en retard… Il nous prévient que la côte de Clarensac est redoutable, mais nous l’avions déjà repérée sur le profil du parcours. Les filles font un arrêt pipi dans la montée… et les garçons un peu plus loin.

08 h 00 ; Saint Mamert du Gard. On est pas très en avance. On tamponne vite et je harcèle mes équipiers pour leur faire comprendre qu’on doit avoir fait 360 km à 9 heures. Ca marche, on accélère. Sam perd son réflecteur orange. Il fait même demi tour pour le ramasser. On voit des flèches « Collias » et les jambes tournent vite sans avoir trop mal… On sera à l’heure !

09h15 ; Collias. Ca y est. On a fini. Miracle, à Collias, il y a un ravitaillement de la randonnée de Pâques ! On se fait payer le café et des pâtes de fruits. Les gens n’ont pas écrit Collias sur leur tampon. Dommage, ça nous aurait fait plaisir d’avoir un tampon de vélo pour l’arrivée. On remonte au camping tamponner, la dame nous discute un peu puis nous laisse aller dormir, nous récupérons la clé du bungalow dans la caisse d’oranges et nous nous disons que l’équipe de la fléchette a du partir en retard : la vaisselle du petit déjeuner n’est pas faite… On verra plus tard, pour le moment, c’est dodo… dès que Sam a fini de téléphoner à sa môman…

12-IV-04 Marianne

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