lundi 10 juillet 2006

Brevet de randonneur des Monts du Forez 09/07 et 10/07 2006

Photo Olivier Gagne

Avant de commencer la narration de ce week-end, je cherche un sous-titre à cet article … J’hésite entre « retour aux sources », celles de ma jeunesse (pour ne pas dire mon enfance), et, sans vouloir parodier Georges Brassens, « nous derrière et elle devant ». C’est décidé, je vous laisserai juge du titre qui sied le mieux …

Ma motivation pour cette randonnée, outre le fait de pédaler un week-end en l’agréable compagnie de Florence et Florent, est de rouler sur des routes que je connais bien … mais en voiture. Je suis en effet un enfant du Forez, natif de sa capitale Montbrison. Cependant, j’en suis parti alors que le virus du vélo ne m’avait pas encore touché, et je n’ai encore que trop peu roulé dans ces coins.
Nous nous élançons de Feurs, commune de la plaine du Forez, en bord de Loire. C’est la fin de la matinée. Mes premiers souvenirs surgissent déjà. Je suis souvent venu jouer au foot dans cette cité, de benjamin à sénior, et je n’y ai que rarement gagné ! Le pont sur la Loire est rapidement franchi et la plaine à venir nous permet une bonne mise en jambes.
Nous arrivons à Précieux, où ma mère enseigna à l’école publique pendant de nombreuses années. Mon père nous y attend. Lui qui fût un grand cyclotouriste (voire cyclosportif), mais dont les genoux ne peuvent malheureusement plus suivre, est tout excité de voir son fils prendre (enfin) le relai de la bicyclette. Il nous a préparé un gâteau de riz maison qui nous aidera à patienter jusqu’au 1er ravitaillement. Puis nous rallions St Romain le Puy, avec son prieuré juché sur son pic (témoin d’épisodes volcaniques d’un autre âge), sa verrerie dont le panache des cheminées se voit de loin, son eau minérale Parot … naturellement (c’était le slogan publicitaire souvent entendu dans la chaudron de Geoffroy-Guichard à la grande époque des Verts). Mon beau-père fût un 1er adjoint au maire fort apprécié de cette bourgade dans les années 90.
Il est alors temps de se lancer à l’ascension du massif du Forez. Heureusement, car nous en avions assez de la plaine. Et surtout Florence : elle prend son rythme et nous indique le tempo. Nous suivons en doublant nombre de cyclos. A Margerie-Chantagret, nous passons devant l’école. J’ai habité ici durant les 8 premières années de ma vie, et je me revois dans la cour, à pédaler sur mon vélo blanc à pignon fixe de marque Peugeot, avec puis sans roulettes. Pas le temps de se retourner pour autant, car il nous faut rejoindre Chazelles sur Lavieu, où le 1er ravitaillement nous attend.
C’est par une petite route forestière que je ne connaissais même pas que nous atteignons ensuite le col des Limites à 1160 m. Il porte bien son nom car c’est là que nous quittons la Loire pour le Puy-de-Dôme avec une large descente vers St Anthème. Encore un coin bien connu pour y avoir planté la tente avec les copains à maintes reprises quand arrivait la fin Août, pour la fête patronale.
Nous sommes maintenant dans le parc Livradois-Forez et la plaine a repris momentanément la suite. Pas pour longtemps. Nous franchissons facilement le col de Chemintrand et descendons vers Grandrif, tout là bas en bas. Arrive alors la 2è difficulté de la journée avec la montée vers le col des Pradeaux (1200 m). Sachant qu’il ne reste plus ensuite que la longue descente sur Ambert, le rythme s’accélère. Devinez qui mène la danse : toujours la même. Florent et moi nous accrochons à son porte bagage mais nous lâchons tour à tour dans les derniers kilomètres de l’ascension. C’est qu’elle est en forme, Flo ! Et nous doublons toujours inexorablement d’autres cyclos et cyclottes. En spécialiste de la grimpette, mon père qui nous a suivi est en admiration devant son coup de pédale. Nous voici enfin en haut. Ce col, je le connais bien car c’est un haut lieu du ski de fond local.
Je ne vous ai pas encore parlé de la météo. Avec un départ en fin de matinée, et les chaudes températures de ces derniers jours, il était à craindre que nous soyons handicapés. Par chance, le temps est beau, oui, mais sans plus. Notre étonnement est ainsi très grand quand nous apprenons que des cyclos de l’Oise ont rebroussé chemin du fait de conditions trop chaudes pour eux ! Je me dis que dans la Drôme, nous sommes vraiment privilégiés côté météo car d’autres ne doivent pas avoir chez eux de si bonnes conditions.
Nous terminons la journée par la belle descente vers Ambert, lors de laquelle je me fais encore distancer car, insatiables, mes 2 compagnons la font à fond. A l’arrivée, le compteur indique 103 kms. Nous prenons possession de nos quartiers dans les dortoirs neufs du lycée agricole d’Ambert. C’est nickel. Le repas du soir est bon, et copieux. Tout ce qui faut pour « remettre l’homme sur le vélo ».
La 2è journée démarre par la montée assez roulante du col des Fourches, où Florence et Florent prennent les devants. Je préfère démarrer plus tranquillement car la journée va être plus dure que celle de la veille. Le temps est curieusement couvert, donc agréable à rouler.
Nous arrivons dans la vallée de la Dore, puis au pied du col du Béal, La difficulté de la journée avec 900 m de dénivelé en 13 kms d ‘ascension pour une arrivée à 1400 m d’altitude. Nous allons quitter la vallée pour rejoindre les crêtes des monts du Forez. Et c’est reparti comme la veille : assez rapidement, Florence donne le tempo. Nous nous accrochons mais sommes quand même lâchés l’un après l’autre. La montée n’est pas de tout repos, avec des passages raides dans sa 1ère partie. Mon père, qui connaît bien ce col, ne m’avait pas menti. En vue du sommet, j’aperçois les radars de Pierre sur Haute, dont j’ai appris sur les bancs du CM1 que c’est le point culminant du massif avec ses 1640 m. Une fois en haut, je retrouve mes compagnons qui commençaient à avoir froid. Nous basculons donc vite sur Chalmazel, la « plus grande » station de ski alpin du coin, où se tient le ravitaillement de la mi-journée. Nous y dégustons entre autres la fameuse fourme de Montbrison, spécialité de la région, et bien meilleure que sa voisine d’Ambert (je suis peut-être un peu chauvin), même si moins connue.
De petites routes vont ensuite nous permettre de redescendre dans la plaine du Forez, agrémentées malgré tout de quelques montées. D’un accord tacite, Florent et moi nous relayons à tour de rôle pour essayer d’y décramponner Florence, enfin. Un coup c’est l’un qui fait la montée à fond, un coup c’est l’autre. En vain. Sauf peut-être dans le col des Quatre Jambes, au dessus de St Just en Bas (lui aussi bien nommé), où je réussis à lui prendre quelques malheureuses dizaines de mètres juste avant le sommet. Mais que ce fût dur !
La dernière descente vers la plaine est salvatrice, et nous permet de finir sur le plat à une allure (toujours) soutenue. Nous fondons sur Feurs, bien heureux d’avoir fait cette randonnée pittoresque et peu onéreuse par rapport à l’Ardéchoise par exemple. Satisfait aussi d’avoir pu suivre notre locomotive sans trop la retarder, en tout cas c’est ce qu’elle nous a poliment dit…
Le compteur affiche 220 km, çà ira pour cette fois.
Alors, pour vous, c’est quoi le sous-titre de cet article ?…

Olivier GAGNE

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