lundi 12 août 2002

Col du Béal, Troisième

Le col du Béal, carte 73, pli 16, est en passe de devenir une légende dans le club. Nous écrivons ce matin les premières lignes du troisième acte.

Départ à 8h30 du camping de Courpière. C’est la dernière étape de notre randonnée mer-montagne reliant l’Océan au Massif Central. Le programme semble plutôt tranquille : 1000m de dénivellation pour 33 kilomètres. La météo n’est pas fameuse.
Nous partons lentement en direction du gîte FFCT d’Aubusson d’Auvergne. Ce sera notre dernier contrôle “en route”. Le tampon du gîte est disponible en libre service, dans la boîte à lettres de l’entrée. L’endroit est assez sinistre. Il pleut. Lors de notre précédent passage, il pleuvait aussi. Et le paysage avait sa gueule des mauvais jours. Une conclusion s’impose donc : il ne fait jamais beau dans ce pays.
Une équipe de vacanciers vient nous faire la conversation. Nous leur racontons sommairement notre voyage. Devant leur étonnement, nous nous demandons si nous avons à faire à des cyclos. Nous abandonnons sans regret les Quatre Vents. Voilà une petite descente. Nous nous en serions bien passés. C’est plutôt froid et il faudra regagner les mètres perdus.
Depuis huit étapes nous roulons en terrain plat ou vallonné. Nous avons perdu l’habitude des longues ascensions. Les retrouvailles sont un peu rudes. Le brouillard s’épaissit. Nous débouchons dans Augerolles. C’est fête au village. Le thème de la décoration est : cerf-volants et éoliennes. La rue que nous empruntons est grise et déserte. Notre souci, bien terre à terre, est de dénicher une boîte à lettres pour poster la carte contrôle “oblitérée” à Aubusson.
Nous arrivons sur la place principale. C’est le grand déballage. Acheteurs et brocanteurs sont là. La grisaille n’incite pas à flâner le long des étals. Trois jeunes vendeurs de jouets sont emmitouflés dans une couverture. On les envie presque. Brrr ! Michèle découvre enfin la poste.
La route monte, descend, monte. Le brouillard est de plus en plus épais. On ne voit rien. Impression désagréable de faire du home-trainer sur un vélo chargé de sacoches.
Nous arrivons dans les environs du Brugeron. Le brouillard est si dense que, seule la cloche de l’église sonnant en contre-bas, nous donne un point de repère. Constat : il reste 8 kilomètres jusqu’au col.
On pourrait rêver d’un temps plus sympathique pour le final de ce mer-montagne. Nous gagnons lentement de l’altitude. Et il me semble apercevoir un halo plus lumineux dans le sud. Nous allons peut-être sortir des nuages et terminer au soleil.
Mais non, cela se bouche à nouveau.
On pédale, on gagne des mètres, on grignote. Il n’y a que le bord de la route qui change dans cette monotonie. Tiens un petit air glacé vient nous réveiller. Cela indique que nous quittons le flanc de la montagne et arrivons à un espace dégagé. Peut-être le sommet ? C’est bien un col, mais pas celui du Béal ! Un panneau en contre-bas dans la prairie indique : Pas de la Croix, 1396m. Chouette, je sais où l’on est. Il reste un kilomètre. Et c’est plat.
Nous franchissons le Béal à midi et entrons nous aussi dans la légende. Surprise : on compte 4 panneaux de col. C’est sans doute la conséquence d’arrivées massives de cyclos. Cela permet de ne pas trop attendre pour la photo. Aujourd’hui, nous n’avons pas de problème. Une trouée dans la brume permet de voir le soleil et Pierre-sur-Haute.
Nous allons faire contrôler nos cartes de route et boire un café au Bar-Souvenirs. La tenancière “tire la tronche”. La journée ne sera pas favorable à la vente. Nous restons peu de temps à l’intérieur, car la descente promet d’être glaciale. De plus, pour voyager léger, nous avons fait l’impasse sur les gants, le bonnet et le collant.
Il fait effectivement très froid jusqu’à Chalmazel. Il faudra encore une bonne séance de pédalage pour nous réchauffer.

DD

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