jeudi 15 avril 2004

Pâques en Provence 2004 Fléchette Vélocio

Bon ! Faudrait peut-être s'agiter un peu. Les copains arrivent dans 20 minutes. Les spaghettis bolognese sont rapidement avalés. La qualité gustative du plat ne méritait d'ailleurs pas que l'on s'attarde à les déguster. Fromage et dessert disparaissent tout aussi vite. Dans la foulée, nous nous attaquons à la préparation du deuxième service. Cinq participants à la Flèche Vélocio, partis ce matin à 9 heures de Chabeuil vont faire escale à Collias. Le camping du Barralet, pas loin du Pont du Gard, sera notre point de chute pour trois jours.

20h10. Voilà l'équipe qui arrive au bungalow. Malgré les 175 kilomètres de la journée, tout le monde a l'air en bonne forme. Petite conférence de presse sur les évènements du jour et la troupe se jette sur le repas que nous avons préparé. Ils ont l'air de trouver cela bon. Pourtant, la première fournée avait été, pour nous, difficile à avaler. Le mélange de plusieurs tours de main, les pâtes trop cuites, les steacks pas assez, avaient fait de ce repas le moment fort de la journée. A l'évidence, pour ce deuxième essai, nous avons énormément progressé. Jeanne, Marianne, Danichou, Kévin et Sam le normand, semblent apprécier ce repas chaud ! Tellements contents qu'il faut les mettre dehors. Ils ont déjà 10 minutes de retard sur leur horaire. Instant d'émotion quand nous les voyons disparaître dans la nuit, tous feux allumés. Ils devraient être de retour à Collias demain matin à 9 heures, après avoir vu la mer aux Stes Maries, soit une virée de 375 kilomètres en 24 heures. Le cahier des charges de la Flèche Vélocio sera respecté : avoir parcouru au moins 360 kilomètres en 24 heures pour un groupe de 2 à 6 équipiers.

Allez ! Tout le monde au lit. Lever demain matin à 5h, pour un départ à 6h. Céline, Benoît, Sylvain et moi André allons participer à la petite soeur de la Flèche : la Fléchette. Pour réussir, il conviendra de faire au moins 150 kilomètres en 12 heures. J'ai du mal à trouver le sommeil. Et quand je m'endors, je me réveille rapidement. Je pense à l'équipe qui roule dans la nuit.

Samedi, 4h50 : Je suis réveillé avant la sonnerie du réveil. Les équipiers émergent doucement. Benoît, pas encore à l'heure d'été sans doute, affirme qu'il est 4 heures. A six heures, nous franchissons la barrière du camping sous l'oeil étonné du gardien de nuit. 215 kilomètres sont au programme de cette fléchette 2004, avec comme contrôles : Tarascon, les Saintes Maries, St Gilles, Gajan. Le grand moment du parcours sera la digue à la mer entre "Le Paradis" et les Saintes Maries : 12 kilomètres de chemin caillouteux et ensablé par endroits.

Nous passons à Aramon à 7h30. C'est le lieu de la concentration pascale. Nous y reviendrons demain. Des cyclos se préparent pour la randonnée du jour. Le mistral nous pousse jusqu'à Tarascon. Arrêt, contrôle et pain aux raisins à la boulangerie. La course vers le Sud reprend. L'avance sur le planning augmente régulièrement. Je suis même obligé de tempérer un peu la cadence. Nous traversons Fourques à l'instinct. Un vieux pont suspendu nous fait franchir le Rhône et nous arrivons à Arles, où nous ne devions pourtant pas passer ? Sylvain et Céline en profitent pour poser devant le panneau d'entrée de la ville. Arles est un site BPF du département des Bouches du Rhône. Navigation à l'instinct encore, pour s'extraire de la ville. Tiens ! Un monument original. C'est la croix couverte. C'est indiqué sur la carte. Je sais où nous sommes. Nous sommes sortis de Arles et dans la bonne direction ! Ce qui m'inquiète, c'est que je n'ai pas vu quand nous avons retraversé le Rhône ? Un pont sur ce fleuve, ça se remarque ! Le vent nous aide toujours beaucoup. On quitte la route des Stes Maries pour une plus petite. Un peu plus loin, nouvelle bifurcation à droite. Nous roulons sur une petite route, peu fréquentée, plate et longeant l'étang de Vaccarès. C'est le paradis. Une quinzaine de kilomètres plus loin nous y arrivons. Le hameau s'appelle effectivement le Paradis. Nous y passons avec 35 minutes d'avance. Nous pédalons au milieu des étangs. Taureaux, oiseaux de toutes sortes, camping-cars peuplent le paysage. Cette dernière espèce fait désormais partie de la faune camarguaise. Pause casse-croûte et photos.

Nous roulons maintenant sur la fameuse digue à la mer. Chemin et cailloux, sable, vent de face : la physionomie de la randonnée change radicalement. Voilà le phare de la Gacholle. Séance photo devant cet édifice. Jean-Gualbert, le responsable de l'organisation, souhaitait une photo de l'équipe devant le phare. Clic, clac, c'est fait. La suite du parcours est interdite aux voitures. Tout le monde roule à VTT. Nous ne sommes pas seuls, le long de l'étang. L'église des Stes Maries apparait derrière les dunes. Nous roulons à 15 - 20 km/h. Toute l'équipe est VTTiste chevronée. Cela se sent. Quelques passages ensablés sont négociés à vive allure. La trajectoire s'achève en d'élégants zig-zags et gerbes de sable. C'est très photogénique et sûrement pas du goût des chaînes et des pignons. Benoît pousse le cabotinage jusqu'à simuler une gamelle. Evidemment du côté de la moyenne horaire... Nous retrouvons la civilisation automobile par un gigantesque parking camping-cariste : les gitans modernes.

Pendant que je vais faire tamponner les cartes de route, Benoît complète ses provisions. Nous devons nous retrouver sur la place de la mairie. Curieuse place, vaste et déserte, alors que tout autour cela grouille de touristes. Mais les Stes Maries, c'est aussi le folklore et les traditions. Des groupes de musiciens animent les terrasses des cafés. Des gardians passent à cheval. Cela ne fait quand même pas très naturel ! Nous quittons cet Eden pour aller manger en bord de mer. Le ciel est gris et le mistral rafraîchit le pique-nique. Un cerf-volant cellulaire tente de mettre un peu de couleur dans cette grisaille.

Maintenant, c'est plein Nord, donc pile dans le lit du vent. Il nous reste une centaine de kilomètres à parcourir. Au cours de cette fléchette, j'avais aussi prévu une petite croisière fluviale : la traversée du Rhône par le bac du Petit Sauvage. Nous y arrivons à 13h10. La première traversée de l'après-midi à lieu à 13h30. 20 minutes d'attente, c'est trop. Tant pis pour la croisière. Après le pont de Sylvéréal, nous roulons au milieu des rizières. Une forte odeur de produit chimique chatouille nos narines. Ce n'est sûrement pas ici que l'on cultive du riz bio. Sur ce terrain rigoureusement plat, notre petite route suit un tracé bizarement sinueux. Un moment, le doute m'envahit. Sommes-nous encore sur la bonne route ? Le vent siffle à nos oreilles et empêche les longues conversations. Et quand parfois nous roulons à l'abri, nous avons l'impression d'être dans un autre monde. Il y a maintenant du sable partout. Les inondations ont du être terribles. Nous arrivons à St Gilles saoulés de vent. C'est le troisième contrôle. Face à la circulation infernale, nous décidons une pause à la campagne. La banlieue de la ville s'étend un peu trop au goût des cyclistes affamés. Enfin un peu de verdure. Une silhouette apparaît au loin et se retourne vers nous. Il me semble reconnaître le personnage. Oui, c'est bien Pierrot. Pierre Théobald, le président du club organisateur. Il nous arrête pour un contrôle secret. Il est impressionné par notre précision horaire. Le lieu de la pause est tout trouvé. Nous échangeons les dernières nouvelles du front et nous repartons. Une côte nous conduit à Générac. Nous avions perdu l'habitude du relief. Notre itinéraire contourne l'agglomération nîmoise d'assez loin par l'Ouest. C'était un des soucis du parcours. Comme nous coupons les axes de circulation, c'est à peu près tranquille. Le relief s'accentue. Les kilomètres commencent à peser dans les jambes. Les pauses boisson et casse-croûte se multiplient. Le dernier contrôle en route se situe à Gajan, charmant village perché. Il a aussi la particularité d'être dépourvu de commerce. Pas de commerce, pas de contrôle. Nous avons fait une côte pour rien. Il règne, dans ce village, une activité intense. La population installe des barrières un peu partout. Ce soir, il y a une lâcher de vachettes dans les rues. Une activité bien traditionnelle par ici. Nous obtenons le cachet humide au village suivant : La Calmette. Il reste 20 minutes à rouler pour terminer les 12 heures. Nous sommes un poil en retard. Mon compteur vient de passer les 200 kilomètres. Ceux de Céline et Benoît, très optimistes, l'ont fait depuis longtemps ! Contrairement à ce que laisse présager la carte, la circulation est intense, la route est étroite. Pénible. Je peine à suivre. Coup de fatigue ou accélération de Benoît. Je me mets à l'abri dans les roues. Il faut que je mange. Décompte à rebours. 30 secondes. 15. Top. 208 kilomètres à la douzième heure.

Sylvain et Benoît vont à la boulangerie de Sanilhac pour faire apposer le "cachet du premier village atteind après la 12ème heure". Longue conférence de presse au boulanger sur cette journée. Je propose de faire les 6 kilomètres nous séparant de Collias en récupération active. Mais je comprends vite qu'à défaut de récupération, ces 6 kilomètres seront très actifs.

André Peyron

lundi 12 avril 2004

Pâques en Provence 2004 Flèche Vélocio Briko à la mer

9 h 00 ; Chabeuil. C’est le départ. Le vrai, parce que l’aventure avait commencé jeudi soir, avec l’arrivée des “Briko boys” et de leurs barres de céréales au Bois des Pauvres… Ils débarquent avec leurs vélos, leurs affaires de toilettes, leurs cuissards, leurs boîtes de gâteaux, leur crème anti mal aux fesses, et des sachets de poudre rose soigneusement empaquetés.. Devant la mairie, nous retrouvons le cinquième équipier, à savoir Danichou, fils de son père, président du CC Chabeuil, et de sa mère, experte en confiture de framboise. Pour les équipiers restants, ce sont Kévin, grenoblois licencié au CC Chabeuil, Sam, normando-rhonâlpin licencié au CC Courgeoust et Jeanne et Marianne, Chabeuilloises depuis toutes petites… La secrétaire de mairie tamponne très sérieusement nos cartes de route, André Peyron (Moniteur fédéral) immortalise notre départ et nous, on a de l’espoir parce que c’est le vent du nord et qu’on va dans le sud ! ! !

10 h 00 ; Grâne. Jeanne a chaud. Des vélos avec des sacoches sont garés devant le bistrot. On s’arrête à côté et trois cyclos valentinois bien connus pour passer leur temps au chaud dans les troquets en sortent, l’un d’eux est en cuissard court et tongues shimano… Et pourtant, il pluvigne toujours ! Après des bises et des poignées de mains, on repart, direction le col de Tartaiguille (point culminant du parcours, à 399 m…), elle est encore loin, la mer !

11 h 45 ; Espeluche. Au marché de Marsanne, Danichou n’a pas voulu qu’on lui achète un panier en osier pour mettre sur son porte bagages. On aurait pu aussi le remplir de victuailles… La capitaine (c’est moi, en fait) ayant épluché l’annuaire pour en conclure qu’il n’y a pas d’épicerie à Allan, nous achetons le casse croûte à celle d’Espeluche, où les pots de crème de marrons sont 1 Euros moins chers qu’à Valence… On repart pour Allan, 4 km plus loin, où une nouvelle pause boulangerie-tampon est prévue. On grimpe le « col sans nom » et on mange au sommet, et lorsque les peaux de bananes tentent de grimper aux arbres, on remonte vite sur les vélos…

14 h 00 ; Valaurie. Première erreur d cartographie… On a droit à une petite boucle touristique dans le village, puis à quelques kilomètres de grande route avant de retrouver le vrai itinéraire et une jolie côte…

14 h 45 ; Montségur sur Lauzon. Kévin va demander un tampon à la postière, et en attendant, on enlève les gore-tex en frétillant : 4 km de faux plat descendant vent dans le dos nous attendent !

15 h 20 ; Rochegude. Kévin commence à prendre goût aux postières, mais cette fois-ci, Sam l’accompagne. On va à la poste parce que les tampons y sont petits et que l’espace réservé à ceux-ci sur nos cartes est très limité. Jeanne en profite pour mettre à l’air ses jolies gambettes. Ses coéquipiers mettront longtemps à s’en remettre !

16 h 00 ; Montdragon. Retour dans la civilisation et la pollution de la vallée de Rhône. Nous cherchons un GR pour éviter une route à grande circulation… Mais avant, il faut traverser la nationale et l’autoroute. Une petite route miraculeuse nous évite toute la ville et nous emmène au départ du fameux GR, fraîchement regoudronné. L’arrivée dans Pont St Esprit est stressante car nous devons passer sur un pont pas très large… et deux équipiers sont 10 mètres derrière lorsque nous arrivons à un rond point où nous devons tourner à droite. Sam ne veut pas : il a repéré une boulangerie de l’autre côté et s’y précipite… Nous on attend en plein vent que monsieur se restaure. Pour me venger, à la sortie de la ville, je cherche absolument une fontaine, mais les toilettes publiques n’ont pas de robinet, et nous sommes du côté du cimetière qui n’a pas d’entrée, comme par hasard !

18 h 00 ; St Marcel de Careiret. Les garçons ont enlevé leurs jambières et moi mon pantalon : toute l’équipe pédale les jambes à l’air maintenant ! On a une heure d’avance. Il faut tamponner. Nouvel arrêt à la boulangerie… Croissants, chaussons aux pommes, et fougasses aux lardons. Le boulanger nous offre des chocolats. On est au soleil devant l’église… Mais pas question de faire la sieste, il faut repartir. La lumière est jolie, le soleil se couche…

19 h 50 ; Collias. L’évolution des technologies nous a permis d’appeler nos camarades arrivés au camping et de leur dire « on arrive dans une demi heure », si bien que le repas est prêt dans le bungalow… grosse quantité de pâtes que nous ingurgitons sous leurs yeux ébahis (ils ne pensaient pas qu’on finirait) et mayonnaise à la macédoine. Une petite tisane. Les garçons changent de cuissard, prennent la veste thermique “Courgeoust”, se tartinent les fesses de leur crème miracle, refont le plein de barres de céréales et de poudre rose (isostar agrumes), mettent les réflecteurs dans les roues (non mais, la honte si les gens voyaient leur vélo avec ça…). Les filles prennent les cartes de la deuxième partie du parcours et font tamponner les cartes de route. On met les éclairages, les baudriers, les frontales et c’est parti ! (21 h 10). On espère voir des animaux sauvages dans la garrigue mais l’excitation nous fait parler fort, et Jeanne se plaint d’avoir chaud assez bruyamment… On ne verra qu’un petit écureuil.

23 h 15 ; Beaucaire. On a déjà fait au moins deux arrêts pipi, à cause de la tisane ! La ville est déserte et aucun problème de carto… Pourtant, la nuit, c’est pas facile !

00 h 10 ; Arles. On a loupé la route qui part dans le centre. On se retrouve à un rond point, avec une flèche « Arles centre » sur une voie réservée aux voitures, une « Saintes Maries de la Mer », une « Arles ZI » et la route d’où l’on vient. Avant de réfléchir, une pause pipi est nécessaire, ainsi que de manger des barres aux abricots. Le problème : on doit poster la carte à Arles, la route est réservée aux voitures, et si on prend direction Saintes Maries, on risque de ne pas trouver de boîte aux lettres. On s’engage donc courageusement sur « Arles ZI » et on prend plein Ouest en se disant que lorsqu’on arrivera au Rhône, on sera dans Arles et on trouvera une boîte aux lettres. Finalement, on voit une boîte aux lettres avant le Rhône, et on suit les flèches Saintes Maries… après tant d’émotions, j’attrape le hoquet, ce qui empêche tout le monde de somnoler, et Kévin, même en me faisant peur, ne parvient pas à l’arrêter.

01 h 13 ; Camargue. Mon hoquet s’est arrêté. La route est droite, le vent pas tout à fait dans le dos. On alterne arrêts pipi, arrêts changement de piles et relais sur la route. Y’a pas de carto, on s’ennuie !

02 h 05 ; Saintes Maries de la mer. Après avoir vu la mer, posté la lettre (recherche de la boîte aux lettres assez longue encore !) on s’arrête à l’abri du vent et les garçons mangent leurs sandwichs à la « tomates mozzarella » achetés à la boulangerie de St Marcel de Careiret en prévision de la nuit. On repart avant de s’endormir et d’avoir trop froid. De plus, on n’a qu’une demi heure d’avance, et le vent va être défavorable pour le retour.

03 h 30 ; Pont de Sylvéréal. L’équipe somnole allègrement et Danichou propose que l’on ingurgite les fameuses boissons énergétiques pour se réveiller. On ne saura jamais si ça a marché ou si c’est le fait de s’arrêter qui nous a réveillé un peu. La route zigzague jusqu’à Saint Gilles, et des bancs de sable nous surprennent … sans chute !

05 h 00 ; Saint Gilles. On trouve une boîte aux lettres, facile, maintenant, on sait qu’il faut chercher à côté des maisons de la presse. Kévin part en tête. Le groupe démarre lentement. Tout d’un coup, nous voyons Kévin par terre au milieu de la route, puis écroulé de rire. Ce petit malin chauffait ses pneus en faisant des « burns » et il a loupé celui là…. Pas de mal, on continue, la lune brille maintenant et les boulangeries commencent à sentir bon !

06 h 00 ; Langlade. C’est décidé, on s’arrête déjeuner au bistrot. Pas de bistrot, mais une boulangerie fera l’affaire. Sur la place du village, un marchand de légumes se prépare pour le marché. Il est à peine étonné de nous voir, nous venons de croiser d’autres équipes de fléchards qui se sont aussi arrêtés à la boulangerie, mais moins longtemps, car ils étaient en retard… Il nous prévient que la côte de Clarensac est redoutable, mais nous l’avions déjà repérée sur le profil du parcours. Les filles font un arrêt pipi dans la montée… et les garçons un peu plus loin.

08 h 00 ; Saint Mamert du Gard. On est pas très en avance. On tamponne vite et je harcèle mes équipiers pour leur faire comprendre qu’on doit avoir fait 360 km à 9 heures. Ca marche, on accélère. Sam perd son réflecteur orange. Il fait même demi tour pour le ramasser. On voit des flèches « Collias » et les jambes tournent vite sans avoir trop mal… On sera à l’heure !

09h15 ; Collias. Ca y est. On a fini. Miracle, à Collias, il y a un ravitaillement de la randonnée de Pâques ! On se fait payer le café et des pâtes de fruits. Les gens n’ont pas écrit Collias sur leur tampon. Dommage, ça nous aurait fait plaisir d’avoir un tampon de vélo pour l’arrivée. On remonte au camping tamponner, la dame nous discute un peu puis nous laisse aller dormir, nous récupérons la clé du bungalow dans la caisse d’oranges et nous nous disons que l’équipe de la fléchette a du partir en retard : la vaisselle du petit déjeuner n’est pas faite… On verra plus tard, pour le moment, c’est dodo… dès que Sam a fini de téléphoner à sa môman…

12-IV-04 Marianne

samedi 10 avril 2004

Pâques en Provence 2004 Trace

Samedi 10 avril

Départ fixé à 6 heures devant la mairie de Chabeuil. Réveillé bien avant l’heure à cause de cette pluie qui n’a pas cessé de tomber toute la nuit, je me lève un peu stressé par le mauvais temps. Et si la trace était annulée ? Vite je téléphone à Michèle qui, stoïque, me rassure : “pas de problème, on part”. Petit déj “sur les chapeaux de roues”. J’arrive au rendez-vous pleins feux, pleins phare, bien à l’abri sous mon poncho. Toute l’équipe est déjà là. Michèle revient avec nos cartes de route tamponnées. Françoise attend silencieusement. Charly a déjà les pieds mouillés. Bien vite nous allons comprendre que les gardes-boues seront utiles aujourd’hui. Moi, j’ai pris mes précautions en ajoutant à ma panoplie des guêtres de motard, moins esthétiques que les “palmes de Bernard”, mais aussi efficaces. On me chambre un peu mais qu’importe, le résultat est là. Brigitte bien calée à l’abri sous la porte d’entrée de la mairie n’arrive pas à se motiver pour le départ. Finalement, notre président venu nous encourager repart avec Madame, en voiture. A ce soir, à Collias ! C’est parti, direction Les Dorelons, Upie ; on croise quatre cyclos qui se dirigent vers Crest, on se salue en nous souhaitant mutuellement bon courage. Il va en falloir ! Dans la nuit, nous devions avoir l’air de quatre “super étendards” en formation avec nos “voiles” et nos feux bien scintillants sous la pluie.

Nous laissons une bonne distance entre nous car l’eau gicle des roues, à bonne hauteur. Entre les bras, mon vêtement de pluie forme rapidement une poche d’eau, “j’écope”. Mon ami Charly que je ne savais pas derrière moi prend tout dans la poire et je l’entends me remercier, je m’excuse de ma maladresse, un peu plus, un peu moins... Nous voilà dans Upie, derrière j’entends “Crevé !”. C’est un gag ? Je ne connais pas Françoise, c’est peut-être une rigolote et non ! C’est bien la réalité. Démontage de la roue par Charly pendant que je l’éclaire dans la nuit noire. Un filet d’eau coule de son casque sur le pneu fautif ; j’en profite pour le mettre en boîte. “Tu vas vite trouver le trou, fie toi aux bulles !”. Réparation faite, on repart sur nos bécanes ruisselantes. Le jour tarde à se lever ! Mais à présent, “tout baigne”. Tartaiguille franchi, nous nous accordons une petite pause. Un rapide bilan : nous sommes dans les temps prévus mais le froid gagne nos pieds. Sur l’autre versant la pluie a perdu de son intensité et finalement cesse. Au bout de trois heures de route, nous pouvons enfin quitter nos “burnous” avant de grimper le “Col des Carrières”. Espeluche, un petit contrôle à la boulangerie-patisserie, lieu préféré de Michèle qui ressort certes avec les cartes, mais aussi avec quelques douceurs. Suze-la-Rousse, arrêt pique-nique, certains en profitent pour enfiler des chaussettes sèches. St-Marcel-de-Careiret, pause-contrôle, là aussi Michèle a trouvé une délicieuse pâtisserie maison. Après un petit crochet imprévu, nous arrivons au camping de Collias vers 18h30, lieu prévu pour passer la nuit. Accueil sympa de nos jeunes et de notre président. Collation bien méritée à l’issue de cette première journée humide. Nos compteurs affichent 190 km, quand même !

Dimanche 11 avril

Départ du camping à 8h15. Ciel bleu mais fraîcheur matinale. Le groupe s’est étoffé, avec Denise, Brigitte et Denis, pour rallier Aramon, lieu de la concentration, avant 10 heures. Distribution des récompenses et petit en-cas. Pique-nique sur l’herbe de tous les Chabeuillois, jeunes et moins jeunes. 18h : Retour à Collias après une petite randonnée de 60 kilomètres mais contre un fort vent de face qui a bien durci notre parcours. Tous bien contents d’en avoir terminé.

Pâques en Provence :
- C’est la première fois, mais ça ne sera pas la dernière !
- C’est une bonne ambiance !
- C’est à faire connaître !

Alain Cordier